Collection privée d'un amateur de livres et autographes d'écrivains belges (XIXe-XXe siècles)
16 Septembre 2016
J'ai jusqu'à présent donné l'impression sur ce blog de maîtriser mon Demolder sur le bout des doigts en distillant des articles sur mes acquisitions de livres avec envois manuscrits et, ce faisant, sur les relations de l'auteur avec les artistes de son temps, m'appuyant ainsi sur les correspondances et documents inédits que j'ai glanés dans les bibliothèques, archives publiques et privées depuis le début de mes recherches sur l'auteur en 2005.
Or, voilà que je publie coup sur coup deux articles pour lesquels je suis quasiment sans ressource pour expliquer les liens qui ont pu se tisser entre Eugène Demolder et Alphonse Allais (voir précédent article publié sur le blog), et aujourd'hui entre Eugène Demolder et l'écrivain français Octave Mirbeau (1848-1917). C'est d'ailleurs ce qui a motivé l'achat récent d'une édition originale de La Route d'émeraude (Paris, Mercure de France, 1899) avec un envoi manuscrit de l'auteur belge à l'auteur du Journal d'une femme de chambre.
L'exemplaire que j'ai acquis auprès de la librairie Le Feu Follet (Paris) en juin 2016 n'est pas mentionné dans la vente de la bibliothèque d'Octave Mirbeau, chez Drouout, en 1919.
J'en retrouve pour la première fois la trace dans le catalogue de la vente de la bibliothèque de l'homme politique belge Auguste Lambiotte (1862-1920) chez Drouot entre 1976 et 1977. C'est le seul ouvrage de Demolder à y figurer.
En tête d'une garde, on trouve d'ailleurs l'étiquette de classement/d'inventaire encollée.
C'est dans une autre vente publique que je retrouve l'exemplaire, celle de la Bibliothèque Jean-Marie Moulin, chez Artcurial, les 18 et 19 décembre 2003.
Trois oeuvres de Demolder figurent dans le catalogue de cette vente :
74/1. Quatuor. Trois croquis de Félicien Rops. Paris, Mercure de France, 1897. In-12, demi-maroquin vert, tête dorée (Laurenchet). Envoi : « À ma grand’mère Duluc, pour sa bibliothèque, son dévoué petit-fils, Eugène ».
74/2. Sous la robe. Illustrations d'Étienne Morannes. Paris, Mercure de France, 1897. In-12, bradel toile rouge (Laurenchet). Envoi : « À monsieur Edouard Drumont, humble hommage. Eug. Demolder ».
74/3. La Route d’émeraude. Paris, Mercure de France, 1899. In-12 bradel papier marbré beige et bleu. Envoi : « À monsieur Octave Mirbeau, humble hommage, Eugène Demolder ».
On y trouve par ailleurs plusieurs ouvrages avec envoi à Eugène Demolder :
6. Paul André, Max Waller et la Jeune Belgique, Bruxelles, Le Thyrse, 1905. Envoi « Au Maître Eug. Demolder, hommage de sincère admiration littéraire. Paul André ».
41. Thomas Braun, Philatélie, Paris, Bibliothèque de l’Occident, 1910. Envoi « A Eugène Demolder, affectueux souvenir, Thomas Braun ».
127/18. Remy de Gourmont, Une nuit au Luxembourg, Paris, Mercure de France, 1906. ENVOI « A Eug. Demolder, son admirateur, Remy de Goncourt ».
156/5. Tristan Klingsor, Le Livre d’esquisses, Paris, Mercure de France, 1902. Envoi « A Eugène Demolder, en amicale admiration, T. Klingsor ».
Eugène Demolder, La Route d'émeraude, Paris, Mercure de France, 1899. EO avec un envoi manuscrit à Octave Mirbeau.
Mon exemplaire est relié en plein papier caillouté, dos lisse, date, titre et double filet dorés en queue, pièce de titre de chagrin noisette. Les couvertures ont été conservées.
Sur la page de faux-titre, on peut lire ce précieux envoi « à monsieur Octave Mirbeau, humble hommage, Eugène Demolder ».
Maigre butin concernant les relations Demolder-Mirbeau que j'espère bien étoffer avec le temps et le croisement de correspondances qui permettront peut-être d'affiner la connaissance des rapports entre les deux hommes de lettre.
En attendant, comme dirait Alphonse Allais, "ventre affamé n'a point d'oreilles, mais il a un sacré nez!".
Affaire à suivre...
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